Joel-Peter Witkin :: essays research papers

A partir des annà ©es 1970 qui marquent la fin de l’à ¢ge d’or du photojournalisme, de nombreux photographes, qu’ils soient autodidactes ou qu’ils aient bà ©nà ©ficià © d’une formation spà ©cialisà ©e, examinent, assimilent et s’imprà ¨gnent tellement des recherches et des rà ©ussites de leurs prà ©dà ©cesseurs qu’ils les incorporent d’une faà §on ou d’une autre dans leur propre crà ©ation. Joel-Peter Witkin, qui a visità © les musà ©es depuis son adolescence et qui a à ©tudià © l’histoire de la photographie à   l’Università © du Nouveau-Mexique, est certainement l’une des figures les plus emblà ©matiques de ces gà ©nà ©rations d’aprà ¨s la Deuxià ¨me Guerre mondiale qui reconnaissent leurs hà ©ritages et leurs filiations. Certes, il est nà © en 1939, mais depuis qu’il rà ©alise les tableaux photographiques qui lui ont dà ©jà   assurà © une renommà ©e inte rnationale, il se rà ©fà ¨re rà ©gulià ¨rement aux peintres (Archimboldo, Rubens, Goya, Và ©lasquez, Courbet, etc.) et aux photographes (Mayer et Pierson, Fenton, Marey, Weegee, Horst, Man Ray, etc.) dont il apprà ©cie la contribution à   l’histoire de l’art. Comme ses pairs, il sait que l’art ne naà ®t pas de rien et qu’il se nourrit autant des idà ©es et des formes qu’il a dà ©jà   engendrà ©es, que des composantes de la socià ©tà ©, religieuses, politiques, à ©conomiques, sociales, techniques et autres. De mà ªme qu’il intà ¨gre dans son travail photographique, sans tricher, ses propres aspirations, sa propre quà ªte, Witkin assume ses sources d’inspiration et il rend rà ©gulià ¨rement hommage à   ceux qui participent, tant spirituellement que plastiquement, à   la genà ¨se de ses Å“uvres. L’exposition Joel-Peter Witkin, disciple et maà ®tre à ©claire le dialogue continu que le dà ©miurge entretient depuis vingt ans avec l’histoire de la photographie. A la fois poussà © par ses pulsions et impressionnà © par le â€Å"pouvoir du rà ©el† que la photographie peut reproduire, Witkin se sert de rà ©fà ©rences, à ©tablit des connivences, rà ©gà ©nà ¨re des Å“uvres qu’il affectionne et quelquefois, au prix d’une mue, les prolonge. Elles l’aident à   donner à   ses visions la force impà ©rieuse qu’elles requià ¨rent. Il trouve dans le patrimoine photographique des racines, des ferments, des repà ¨res, des suggestions qui alimentent son rapport au rà ©el et son rapport à   l’art. L’exposition permet d’apprà ©cier vingt-six Å“uvres de Witkin qu’il a lui-mà ªme mises en regard de photographies d’auteurs tels que Lewis Carroll, Fred Holland Day, Diane Arbus et Brassaà ¯.